Le sorcier de Meudon

Le sorcier de Meudon

Por Eliphas Levi, Sunyogi Umasankar

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Sinopsis

Idiots très-illustres, et vous, tourneurs de tables très-précieux, onques ne vous avisâtes-vous de reconnaître en la personne sacrée du joyeux curé de Meudon, lun de nos plus grands maîtres dans là science cachée des mages. Cest que sans doute vous navez ni lu convenablement, ni médité bien à point ses pantagruélines prognostications, voire même cette énigme en manière de prophétie qui commence le grimoire de Gargantua. Maître François nen fut pas moins le plus illustre enchanteur de France, et sa vie est un véritable tissu de merveilles, dautant quil fut lui-même à son époque lunique merveille du monde. Protestant du bon sens et du bon esprit, en un siècle de folie furieuse et de discordes fanatiques; magicien de la gaie science en des jours de funèbre tristesse, bon curé et orthodoxe sil en fut, il concilia et sut réunir en lui-même les qualités les plus contraires. Il prouva par sa science encyclopédique la vérité de lart notoire, car il eût, mieux que Pic de la Mirandole, pu disputer de omni re scibili et quibusdam aliis . Moine et bel esprit, médecin du corps et de lâme, protégé des grands et gardant toujours son indépendance dhonnête homme; Gaulois naïf, profond penseur, parleur charmant, écrivain incomparable, il mystifia les sots et les persécuteurs de son temps (cétaient comme toujours les mêmes personnages), en leur faisant croire, non pas que vessies fussent lanternes, mais bien au contraire que lanternes fussent vessies, tant et si bien que le sceptre de la sagesse fut pris par eux pour une marotte, les fleurons de sa couronne dor pour des grelots, son double rayon de lumière, semblable aux cornes de Moïse, pour les deux grandes oreilles du bonnet de Folie. Cétait, en vérité, Apollon habillé de la peau de Marsyas, et tous les capripèdes de rire et de le laisser passer en le prenant pour un des leurs. Oh! le grand sorcier que celui-là qui désarmait les graves sorbonistes en les forçant à rire, qui défonçait lesprit à pleins tonneaux, lavait les pleurs du monde avec du vin, tirait des oracles des flancs arrondis de la dive bouteille; sobre dailleurs lui-même et buveur deau, car celui-là seul trouve la vérité dans le vin qui la fait dire aux buveurs, et pour sa part ne senivre jamais.

Sunyogi Umasankar